La neurochirurgie du crâne : tumeurs cérébrales (neuronavigation), hydrocéphalie, traumatologie.
Tumeurs cérébrales
Une tumeur est une masse anormale résultant du développement anarchique des cellules. On peut aussi l’appeler néoplasie.
POURQUOI UNE TUMEUR APPARAÎT-ELLE ?
Les raisons de l’apparition des tumeurs cérébrales demeurent encore un mystère. Certains facteurs environnementaux et génétiques ont été énoncés par les chercheurs, comme pouvant être la (les) cause(s); cependant dans les cas des tumeurs cérébrales, ces associations de cause à effet ne sont pas claires. La recherche continue d’explorer plusieurs voies. À ce jour, il n’y a pas de moyen de prévenir les tumeurs cérébrales.
QU’EST-CE QU’ON ENTEND PAR TUMEUR PRIMITIVE ET SECONDAIRE ?
Les tumeurs cérébrales primitives, sont celles qui ont pour origine des cellules spécifiques dont est fait le cerveau ou ses enveloppes, les méninges. Les tumeurs cérébrales secondaires ou métastases, sont celles qui ont pour origine d’autres organes du corps (comme: les poumons, les seins, les reins ou la peau) et qui migrent vers le cerveau.
QU’EST-CE QU’ON ENTEND PAR TUMEUR BÉNIGNE ET MALIGNE?
Les tumeurs cérébrales bénignes sont faites de cellules à croissance lente. Les tumeurs bénignes enlevées chirurgicalement ne récidivent généralement pas, si elles ont été complètement enlevées, autrement elles peuvent réapparaître. Les tumeurs cérébrales malignes sont composées de cellules à croissance rapide (division rapide). Ces tumeurs peuvent envahir et endommager d’importantes structures. On arrive rarement à les enlever complètement. Il est rare également qu’une tumeur cérébrale primitive maligne s’étende à d’autres parties du corps (fasse des métastases). Les tumeurs cérébrales secondaires sont toujours malignes, puisqu’elles sont des métastases venues atteindre le cerveau.
EST-CE QUE LES TUMEURS CÉRÉBRALES SONT FRÉQUENTES ?
Les tumeurs cérébrales primitives et secondaires peuvent apparaître chez les gens de tous les âges. Les tumeurs cérébrales secondaires (ou métastatiques) peuvent apparaître à tous les âges, mais elles se retrouvent le plus souvent dans la population adulte. En France, les tumeurs cérébrales primitives représentent environ 5 à 8 cas pour 100000 habitants, les tumeurs cérébrales secondaires représentent 2.8 à 11.5 cas pour 100000 habitants. (sources : campus de neurochirurgie)
COMMENT LES TUMEURS CÉRÉBRALES SE MANIFESTENT-ELLES ?
Il y a trois façons de reconnaître les symptômes :
1. Le cerveau étant contenu dans la boite crânienne, toute augmentation du nombre de cellules du cerveau peut causer une augmentation de la pression intracrânienne. Ce qui peut occasionner des maux de tête, des nausées, des vomissements et des désordres visuels.
2. Le développement anormal des cellules peut irriter le cerveau et déclencher une suractivité électrique des cellules appelée crise d’épilepsie.
3. Le développement d’une tumeur peut aussi attaquer ou endommager d’importants nerfs et en réduire ainsi l’activité. Il peut en résulter une faiblesse ou une paralysie d’un bras ou d’une jambe, une baisse de l’acuité visuelle. Les manifestations peuvent se limiter parfois à un simple changement du comportement (ralentissement psychique, dépression.).
QUELS SONT LES TYPES DE TUMEURS LES PLUS COMMUNES CHEZ LES ADULTES ?
Les astrocytomes qui ont pour origine des cellules de soutien du cerveau appelées astrocytes, sont les plus fréquentes. Ce sont des tumeurs appartenant à la famille des gliomes, et peuvent être bénins ou malins. Le glioblastome, une variété de gliome malin, est une tumeur à croissance rapide et représente la tumeur la plus commune de ce groupe. Les méningiomes et les neurinomes de l’acoustique sont des tumeurs bénignes qui croissent en repoussant le cerveau plutôt que de l’envahir; ils sont aussi communs et peuvent être enlevés complètement par la chirurgie. D’autres tumeurs communes apparaissent au niveau de la glande hypophyse, elles sont appelées adénomes et sont considérées bénignes. Les tumeurs secondaires, spécialement provenant des poumons, des seins, des reins et de la peau sont très communes chez les adultes et peuvent apparaître dans toutes les parties du cerveau.
COMMENT LES TUMEURS CÉRÉBRALES SONT-ELLES DIAGNOSTIQUÉES ?
Un bon examen neurologique peut identifier un problème cérébral causé par la présence d’une tumeur au cerveau. Il est essentiel d’avoir recours à des examens d’imagerie médicale pour bien localiser la tumeur.
Scanner : Le scanner est un examen qui utilise les rayons X (comme une radiographie) mais dont les résultats sont traités par un ordinateur pour obtenir des vues du cerveau en coupe. Il est réalisé avant et après injection d’iode, qui entraîne souvent une sensation de chaleur lors de son administration. Par ailleurs cet examen est parfaitement indolore. Il permet de voir la tumeur qui apparaît clairement et concentre souvent le produit iodé qui a été administré. En cas d’allergie, il est important de le signaler au médecin afin qu’une préparation médicamenteuse soit discutée dans les jours précédents l’examen.
L’IRM ou Imagerie par Résonance Magnétique nucléaire (utilise un champ magnétique et non des rayons X) permet d’obtenir d’excellentes images du cerveau. Là aussi, c’est un ordinateur qui traite les données obtenues par une stimulation électromagnétique (le mot nucléaire signifie seulement que ce sont les noyaux cellulaires qui sont magnétisés !). Un autre produit que l’iode, appelé le Gadolinium est souvent injecté au cours de l’IRM. Le Gadolinium a également la propriété de se concentrer dans la tumeur. Bien que cet examen soit également indolore, il est bruyant ; il est parfois mal toléré par les patients qui souffrent de claustrophobie (peur dans les lieux fermés ou étroits). En cas de claustrophobie, il faut le signaler au médecin qui prescrira un calmant avant l’examen. Il peut également être utile de se munir de boules Quies.
En fonction de l’état du patient, d’autres examens peuvent être nécessaires :
la ponction lombaire consiste à prélever au moyen d’une aiguille un peu de liquide céphalo-rachidien (liquide qui circule autour du cerveau et de la moelle) au niveau du bas du dos pour analyse. C’est un geste court, mais on conseille parfois de rester allongé quelques heures après le geste. Des maux de tête sont possibles, et sont à signaler au médecin.
l’artériographie consiste à injecter du produit iodé dans les artères du cerveau de façon à bien les voir. L’injection se fait au moyen d’un petit tuyau (cathéter) introduit au niveau d’une artère périphérique (en général fémorale). Cet examen est fait sous anesthésie locale au point où l’on pique, mais il est important de savoir que l’injection du produit entraîne une sensation de chaleur dans la tête, sans aucune gravité…
d’autres investigations sont parfois demandées par le médecin :scanner thoracique ou abdominal, examen ophtalmologique.
QUELS SONT LES TRAITEMENTS DISPONIBLES ?
Trois types de traitements sont actuellement utilisés. Ce sont : la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie.
La chirurgie est souvent le premier temps thérapeutique, qu’elle soit à visée d’exérèse (lorsque la tumeur est accessible chirurgicalement) ou simplement de biopsie (lorsque la situation tumorale expose à des lésions de structures neurologiques essentielles de voisinage). Dans tous les cas, c’est elle seule qui permettra un diagnostic histologique précis et déterminera la nécessité ou non d’un traitement complémentaire (radiothérapie et/ou chimiothérapie) suivant la nature exacte de la tumeur.
De très gros progrès ont été réalisés au cours des 10 dernières années concernant tant les techniques opératoires (microchirurgie, aspirateur ultrasonique, laser, neuronavigation, stimulation corticale) que les techniques d’anesthésie et de réanimation per et postopératoires, permettant aujourd’hui d’envisager des interventions chirurgicales dans de meilleures conditions de sécurité.
La radiothérapie peut être nécessaire pour détruire les reliquats tumoraux après exérèse ou la lésion entière en l’absence d’ablation tumorale (mais après l’obtention de l’histologie).
Les corticostéroïdes comme le Solumédrol* sont couramment utilisés pour traiter l’odème cérébrale entourant la tumeur. Des médicaments sont prescrits également pour prévenir les crises d’épilepsie. Les anticonvulsivants les plus utilisés sont: Le Keppra*, le Trileptal*, la Dépakine* et l’Urbanyl*.
QUAND FAIT-ON DE LA RADIOTHERAPIE OU DE LA CHIMIOTHERAPIE ?
Si une tumeur bénigne a été enlevée complètement, il n’y a pas lieu d’utiliser d’autre thérapie. Lorsqu’une tumeur maligne est diagnostiquée, la radiothérapie et/ou la chimiothérapie sont fréquemment utilisées dans le but de contrôler la croissance de la tumeur.
LE DEROULEMENT DE VOTRE HOSPITALISATION
Vous serez hospitalisé dans le service 48 heures avant l’intervention chirurgicale ou plus si des examens complémentaires ont été prévus avant l’intervention. Vous verrez l’anesthésiste en consultation pré-anesthésique, celui-ci pourra éventuellement prévoir d’autres examens avant l’intervention. Après l’intervention vous serez généralement transférés dans le service de soins intensifs postopératoires où vous resterez la nuit, si aucune complication ne survient. Un scanner cérébral de contrôle est généralement réalisé le lendemain de l’intervention avant le retour dans le service de chirurgie. La durée du séjour, si aucune complication ne survient, est d’environ une semaine. Dans les suites, un retour à domicile peut être envisagé ou le transfert dans un centre de convalescence ou de rééducation, si cela s’avère nécessaire.
QUELS SONT LES RISQUES DE CES OPERATIONS ?
Toute intervention chirurgicale, si minime soit-elle, comporte des risques, y compris un risque vital. Les risques de l’anesthésie vous seront expliqués par votre anesthésiste lors de la consultation d’anesthésie pré-opératoire. Lorsque vous êtes endormi, le chirurgien et l’anesthésiste veillent à ce que vous soyez bien installé sur la table d’opération pour éviter toute compression excessive de la peau, d’une artère, d’un nerf ou des yeux en fonction de la position opératoire requise par votre opération. La réalisation d’une cicatrice cérébrale peut entraîner une épilepsie post-opératoire. L’épilepsie est une réaction du cerveau à cette cicatrice et ne signifie pas que votre intégrité mentale est atteinte. Il est exceptionnel qu’une crise d’épilepsie se prolonge et entraîne des lésions cérébrales. La gravité de l’épilepsie tient au fait que pendant la crise, on peut perdre connaissance (mais pas toujours), tomber et se blesser. Si une épilepsie survient, un traitement est alors entrepris. Des précautions particulières doivent alors être prises, notamment pour la conduite automobile. Comme toutes les opérations, une infection est toujours à craindre malgré les précautions prises en salle d’opération. Au niveau du cerveau, l’infection s’appelle une méningite. Diagnostiquée rapidement, elle est traitée efficacement par des antibiotiques en perfusion, ce qui rallongera la durée de votre hospitalisation. Les cicatrices sur la peau peuvent avoir du mal à se refermer ou se surinfecter. Dans la majorité des cas, les problèmes de cicatrices sont réglés par des soins quotidiens (les pansements), voire des antibiotiques. Parfois, il est préférable de procéder à une nouvelle opération pour refermer à nouveau la cicatrice. L’intervention peut aussi causer des séquelles (paralysie, perte de sensibilité, difficultés à s’exprimer, troubles de la vision). Enfin, des complications générales communes à toutes les interventions chirurgicales peuvent aussi survenir : phlébite, embolie pulmonaire, infection pulmonaire ou urinaire,…
L'hydrocéphalie
QU’EST CE QU’UNE HYDROCEPHALIE ?
Il existe dans le cerveau des cavités que l’on appelle des ventricules (comme dans le cœur). Ces cavités sont au nombre de quatre : les ventricules latéraux droit et gauche, le troisième ventricule et le quatrième ventricule.
Le cerveau est divisé en deux hémisphères : l’hémisphère droit et l’hémisphère gauche. Dans chaque hémisphère se trouve un ventricule que l’on appelle ventricule latéral. Il y a donc un ventricule latéral droit et un ventricule latéral gauche. Chacun de ces ventricules communique par un orifice, appelé trou de Monro ou foramen de Monro, avec le troisième ventricule qui est situé au milieu du cerveau. De ce ventricule part un petit conduit appelé aqueduc de Sylvius qui le fait communiquer avec le quatrième ventricule situé à la partie basse du cerveau, au niveau du cervelet. Ces ventricules sont remplis d’un liquide appelé liquide cérébro-spinal dont l’aspect est proche de l’eau. Ce liquide est fabriqué par des structures particulières que l’on appelle plexus choroïdes qui se trouve dans les ventricules latéraux. Le liquide cérébro-spinal est donc fabriqué dans les ventricules latéraux, s’écoule dans le troisième ventricule, passe par l’aqueduc de Sylvius puis le quatrième ventricule et ensuite s’écoule autour du cerveau pour être résorbé dans de grosses veines situées dans la dure-mère, c’est à dire dans l’enveloppe étanche qui entoure le cerveau. Il y a donc du liquide dans le cerveau et tout autour du cerveau (et également tout autour de la moelle épinière au niveau de la colonne vertébrale).
C’est quand le liquide cérébro-spinal s’accumule de façon anormale dans les ventricules du cerveau que l’on parle d’hydrocéphalie. En s’accumulant et sous l’effet de la pression, les ventricules s’agrandissent et s’élargissent aux dépends du cerveau.
POURQUOI DEVELOPPE-T-ON UNE HYDROCEPHALIE ?
Il peut y avoir, mais c’est très rare, un excès de production du liquide en cas de tumeur bien particulière des plexus choroïdes.
Il peut s’agir d’un obstacle situé au niveau des ventricules ou des orifices par où ils communiquent entre eux. Dans ce cas, le liquide s’accumule en amont de l’obstacle, à l’image d’un barrage sur une rivière. L’obstacle peut être une tumeur ou une membrane par exemple. L’un des obstacles le fréquent est la sténose de l’aqueduc de Sylvius par une membrane.
Dans la majorité des cas, il n’y a pas d’obstacle au niveau des ventricules et il s’agit, soit d’une gène à la circulation du liquide autour du cerveau (que l’on peut observer après une méningite ou une hémorragie), soit d’une diminution de la résorption du liquide dans les veines.
POURQUOI DOIT-ON TRAITER UNE HYDROCEPHALIE ?
Certaines personnes ont des ventricules cérébraux très larges (que l’on découvre de façon fortuite sur un scanner ou une IRM demandés pour une autre raison), et qui n’en souffre pas. La présence d’une hydrocéphalie ne justifie pas systématiquement un traitement.
L’augmentation du volume des ventricules, leur élargissement, est souvent lent, l’apparition progressive de difficultés pour marcher, des troubles urinaires, des difficultés de concentration ou des troubles de la mémoire. C’est pour éviter l’apparition de ces signes ou pour tenter de les faire disparaître que l’on peut proposer de traiter l’hydrocéphalie.
Parfois l’augmentation du volume des ventricules est rapide, notamment après un traumatisme crânien, une hémorragie, ou par le développement rapide d’une tumeur. La compression rapide du cerveau peut alors entraîner un coma et la mort. Dans ces cas, le traitement de l’hydrocéphalie est urgent.
COMMENT TRAITE-T-ON UNE HYDROCEPHALIE ?
Certains médicaments peuvent être proposés pour diminuer la sécrétion du liquide cérébro-spinal. Ces médicaments ne sont pas souvent efficaces, et peuvent modifier l’équilibre chimique du sang (en sodium notamment).
Dans certaines hydrocéphalies très lentement évolutives, on peut proposer de retirer du liquide par une ponction lombaire. Ce geste évite une opération et peut être répété. La ponction est néanmoins le plus souvent faite à titre de test, pour être sûr du diagnostic d’hydrocéphalie et juger de l’intérêt de la traiter.
Dans les formes urgentes (traumatisme crânien et hémorragie notamment), on réalise une dérivation ventriculaire externe, c’est à dire la mise en place d’un tuyau dans un ventricule latéral, raccordé à une poche en plastique stérile. On évacue ainsi l’excès de liquide accumulé rapidement dans le cerveau. Ce système draine toutes les cavités ventriculaires puisqu’elles communiquent entre-elles. Ce système est toujours transitoire, pour quelques jours voire quelques semaines en attendant qu’une solution définitive puisse être proposée. La mise en place de ce tuyau nécessite de réaliser un orifice dans le crâne. Cette intervention peut être faite aussi bien sous anesthésie générale que sous anesthésie locale.
Dans la plupart des cas, on propose la mise en place d’une valve de dérivation du liquide cérébro-spinal. Il s’agit de mettre un tuyau dans l’un des ventricule latéral et ensuite de le faire passer sous la peau jusqu’au niveau du ventre ou le liquide en excès peut s’écouler et être résorbé (c’est la dérivation ventriculo-péritonéale) ou au niveau d’un veine du cou (c’est la dérivation ventriculo-atriale). Pour éviter que le liquide ne s’écoule trop rapidement, on interpose sur ce tuyau un système de régulation (c’est le corps de la valve) dont il existe plusieurs modèles. Cette intervention est faite sous anesthésie générale. Une fois mis en place, on doit garder ce tuyau pour le reste de sa vie.
Lorsqu’il existe un obstacle dans les ventricules, en aval du troisième ventricule, on peut réaliser une ventriculocisternostomie. Cette intervention consiste à réaliser un orifice dans le plancher du troisième ventricule pour faire communiquer directement les ventricules dilatés avec le liquide qui entoure le cerveau, en “ court-circuitant ” la portion des ventricules qui est bouchée. La proximité du plancher du troisième ventricule avec le liquide qui est autour du cerveau se prête tout particulièrement à cette opération, le plancher ayant à cet endroit l’épaisseur d’une feuille de cigarette que l’on peut facilement perforer. Cette intervention est réalisée sous anesthésie générale, le plus souvent à l’aide d’un endoscope (un long tube fin muni d’un système optique permettant de voir l’intérieur des cavités ventriculaires), ou à l’aide d’un système de repérage particulier appelé stéréotaxie. Elle permet d’éviter de mettre en place un tuyau et donc de conserver un matériel étranger dans le corps.
QUELLES SONT LES RISQUES DE CES OPERATIONS ?
Toute intervention chirurgicale, si minime soit-elle, comporte des risques, y compris un risque vital.
Les risques de l’anesthésie vous seront expliqués par votre anesthésiste lors de la consultation d’anesthésie pré-opératoire.
Lorsque vous êtes endormi, le chirurgien et l’anesthésiste veillent à ce que vous soyez bien installé sur la table d’opération pour éviter toute compression excessive de la peau, d’une artère, d’un nerf ou des yeux en fonction de la position opératoire requise par votre opération.
Pour mettre en place le tuyau dans les ventricules, ou pour y introduire l’endoscope (ou un autre instrument) afin de réaliser la ventriculocisternostomie, il faut traverser une partie du cerveau. La traversée du cerveau par l’instrument est dans l’immense majorité des cas parfaitement supporté par le cerveau et vous n’en supporterez aucune conséquence. Il peut cependant être à l’origine d’une hémorragie qui selon son importance peut atteindre des zones essentielles du cerveau comme par exemple celles commandant la motricité et la sensibilité des membres, ou celles qui assurent le langage parlé et écrit, voire qui commandent les fonctions vitales de l’organisme. Ce risque est faible, de l’ordre de 1%, mais augmente un peu avec l’âge.
Le ventricule n’est pas toujours facile à trouver, ce qui peut parfois nécessiter plusieurs ponctions cérébrales, accroissant ainsi le risque d’atteindre une région importante du cerveau.
La réalisation d’une cicatrice cérébrale peut entraîner une épilepsie post-opératoire, risque estimé entre 3 et 7 %. L’épilepsie est une réaction du cerveau à cette cicatrice et ne signifie pas que votre intégrité mentale est atteinte. Il est exceptionnel qu’une crise d’épilepsie se prolonge et entraîne des lésions cérébrales. La gravité de l’épilepsie tient au fait que pendant la crise, on peut perdre connaissance (mais pas toujours), tomber et se blesser. Si une épilepsie survient, un traitement est alors entrepris. Des précautions particulières doivent alors être prises, notamment pour la conduite automobile.
Comme toutes les opérations, une infection est toujours à craindre malgré les précautions prises en salle d’opération. Au niveau du cerveau, l’infection s’appelle une méningite. Diagnostiquée rapidement, elle est traitée efficacement par des antibiotiques en perfusion, ce qui rallongera la durée de votre hospitalisation. Si une valve a été mise en place, la survenue d’une infection contraint le plus souvent la retirer pour la remettre ultérieurement. Souvent, une dérivation ventriculaire externe est posé, en attendant la guérison de l’infection avant de remettre en place la nouvelle valve.
Les cicatrices sur la peau peuvent avoir du mal à se refermer ou se surinfecter. Dans la majorité des cas, les problèmes de cicatrices sont réglés par des soins quotidiens (les pansements), voire des antibiotiques. Parfois, il est préférable de procéder à une nouvelle opération pour refermer à nouveau la cicatrice.
CERTAINES COMPLICATIONS SONT SPECIFIQUES AUX VALVES DE DERIVATION :
Une valve est essentiellement composée de trois éléments : Le corps de valve qui abrite le mécanisme régulateur du liquide qui s’écoule dans le système, le tuyau en amont du corps de valve que l’on met dans le ventricule (c’est le cathéter ventriculaire) et le tuyau en aval du corps de valve que l’on appelle cathéter distal (ou cathéter atrial pour les valves ventriculo-atriales, ou cathéter péritonéal pour les valves ventriculo-péritonéales). Ces éléments doivent être assemblés entre-eux lors de l’opération. Cet assemblage peut être la source de complications survenant immédiatement ou plus tard (malposition, déconnections).
- Les caractéristiques du corps de valve peuvent ne pas être parfaitement adaptées au traitement de votre hydrocéphalie qui est différente pour chaque personne (en fonction de sa cause et de l’importance de la perturbation de l’écoulement du liquide cérébro-spinal).
Le système peut ne pas suffisamment drainer de liquide (ce qui peut amener à changer le corps de valve au prix d’une nouvelle opération) ou, au contraire, drainer trop de liquide. Dans ce cas, la diminution trop rapide du volume des ventricules peut entraîner un décollement entre le cerveau et ses enveloppes responsable d’un saignement que l’on appelle un hématome sous-dural. La survenue d’un tel événement impose de ponctionner cet hématome et de modifier le drainage du corps de la valve, le plus souvent au prix d’une nouvelle opération. L’excès de drainage peut être plus progressif, faisant disparaître petit à petit les ventricules sur les scanners de contrôle. On parle alors de ventricules fentes. Ce phénomène peut venir boucher le cathéter ventriculaire ou être responsable de maux de tête par toujours faciles à soulager. La fréquence de ces complications est assez variable, dépendant de la nature de votre hydrocéphalie et du type de valve choisi. - Enfin, ce matériel étant destiné à rester en place toute votre vie, il vieillit et peut se fracturer. Il peut également se calcifier à cause de la réaction de votre organisme à ce corps étranger. Il devient alors plus épais et rigide, et donc plus visible sous la peau.
Certaines complications sont propres à la ventriculocisternostomie. Pour perforer le plancher du troisième ventricule, l’endoscope (ou l’outil choisi) doit passer par le foramen de Monro et pénétrer dans le troisième ventricule. Par ce geste, il passe à coté de structures anatomiques importantes dont l’atteinte pourrait avoir de lourdes conséquences : veines drainant une partie des structures profondes du cerveau, artère basilaire (située juste sous le plancher du troisième ventricule), structures cérébrales commandant ma mémoire (fornix, corps mamillaires) ou secrétant une partie des hormones de l’organisme (l’hypothalamus), nerfs crâniens commandant la motricité des yeux situés sous le plancher du troisième ventricule. Ces complications sont très rares, à l’exception de l’hémorragie dont la fréquence est de l’ordre de 1% des cas.
Ce document a été rédigé et diffusé par la Société Française de Neurochirurgie en août 2000. Il ne comporte que des informations générales et ne peut prétendre être adapté à chaque cas. N’hésitez pas à demander à votre neurochirurgien toutes les précisions concernant votre cas particulier. La signification ou les termes de ce document ne vous sont peut-être pas parfaitement compréhensibles. N’hésitez pas également dans ce cas à vous les faire expliquer de vive voix.