La neurochirurgie du rachis : hernie discale, arthrodèse lombaire, canal lombaire étroit, spondylolisthésis, pathologie tumorale et traumatique, pathologie de la moelle.
La Sciatique (hernie discale lombaire)
L’empilement des cinq vertèbres lombaires, séparées par des disques, forme le canal rachidien lombaire qui contient la portion terminale de la moelle épinière (au-dessus du disque entre la première et la deuxième vertèbre lombaire) et la queue de cheval en dessous, constituée des nerfs sensitifs et moteurs destinés aux membres inférieurs, à la vessie, au rectum et aux organes génitaux.
Le disque peut se déshydrater et perdre sa fonction mécanique d’amortisseur (discopathie). Il peut même parfois déborder ou s’exclure en partie au sein du canal rachidien et venir irriter, voire comprimer un ou plusieurs nerfs, ou plus rarement la portion terminale de la moelle épinière. C’est ce que l’on appelle une hernie discale.
QU’EST-CE QU’UNE RADICULALGIE ?
La radiculalgie est la conséquence d’une compression mécanique d’une racine nerveuse (ou plusieurs) destinée aux membres inférieurs, provoquée le plus souvent par une hernie discale lombaire, responsable d’une réaction inflammatoire douloureuse.
Selon le nerf irrité et le trajet douloureux qu’il produit dans la jambe, on parle de sciatique, cruralgie ou méralgie.
QUELLE EST SONT EVOLUTION CLASSIQUE ?
Le traitement médical est capable dans un très grand nombre de cas de guérir cette réaction inflammatoire sans qu’il soit nécessaire d’enlever la compression qui en est la cause. Ce n’est qu’en cas d’échec du traitement médical bien conduit pendant plusieurs semaines, de caractère hyperalgique ou de signes de souffrance du nerf que le traitement chirurgical doit être réalisé.
EN QUOI CONSISTE LA CHIRURGIE ?
L’objectif de l’intervention est de supprimer la cause mécanique de la réaction inflammatoire pour permettre une guérison rapide et si possible définitive des symptômes.
L’intervention est réalisée le plus souvent par voie postérieure. Une courte incision cutanée est pratiquée sur la ligne médiane au bas du dos, elle permet d’intervenir sur le canal rachidien lui-même, d’explorer son contenu et de mettre en évidence une éventuelle compression des racines nerveuses. On réalise alors l’ablation de la hernie discale, parfois complétée par une ablation du disque dégénéré (dissectomie).
Elle est relativement simple s’il s’agit d’une première intervention. Elle peut être très difficile si le patient a déjà été opéré à ce niveau en raison de la cicatrice fibreuse liée à la précédente intervention qui gêne la dissection des éléments nerveux contenus dans le canal rachidien.
QUELS SONT LES RISQUES DE CETTE INTERVENTION ?
Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques (y compris un risque vital).
Ces risques sont de trois ordres :
– liés à la technique anesthésique en général et expliqués par l’anesthésiste
– liés à toutes les interventions chirurgicales, par exemple : infection post opératoire, retard de cicatrisation, défaillance d’un organe vital (cœur, poumon…), phlébite des membres inférieurs pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire, hématome du site opératoire etc…Ce type de complication est imprévisible, mais certains facteurs de risques sont liés à l’état général du patient
– spécifiquement liés à la nature de l’intervention. Sans être exhaustif, d’autant plus qu’il peut se produire une complication qui n’a encore jamais été décrite, en voici quelques exemples :
– risque neurologique (rare) : lésion d’un nerf ou d’une racine au contact desquels travaille le chirurgien. La lésion peut survenir lors de la dissection des éléments nerveux (plus difficile comme on l’a déjà dit en cas de reprise chirurgicale). Cette complication se traduit par un déficit sensitif et/ou moteur dans le territoire correspondant. Le déficit peut intéresser les membres inférieurs, la commande vésicale ou anale, les fonctions génitales et sexuelles. Exceptionnellement, un déficit neurologique peut apparaître lors de la formation d’un hématome post-opératoire, comprimant les racines nerveuses et justifiant son évacuation.
– risque de brèche durale (rare) : réalisation d’un trou dans l’enveloppe (dure-mère) qui entoure les nerfs et le liquide céphalo-rachidien. Il en résulte une fuite momentanée de liquide céphalo-rachidien et il est nécessaire de la suturer immédiatement. Parfois, le chirurgien peut recommander un alitement de 24 ou 48h. Exceptionnellement, malgré une fermeture étanche per-opératoire de la brèche, ou l’écoulement peut réapparaître et former une collection sous la cicatrice (méningocèle) ou le liquide peut s’évacuer au travers de la cicatrice (fistule), motivant une reprise chirurgicale pour réaliser une nouvelle suture.
– risque vasculaire (exceptionnel) : une lésion d’une artère ou d’une veine du petit bassin et de l’abdomen peut se produire, elle impose la plupart du temps une réparation immédiate dès qu’elle est constatée.
– persistance des douleurs (rare): il peut arriver que le patient souffre autant qu’avant l’intervention. Ceci est plus souvent lié à l’existence préopératoire de lésions neurologiques chroniques irréversibles ou la persistance d’une cause mécanique aux douleurs (arthrose foraminale ou résidu de hernie discale).
– récidive (rare) : précoce ou tardive
– cécité (rarissime) : par compression des globes oculaires ; seulement quelques cas dans la littérature.
L'arthrodèse lombaire
La colonne lombaire comporte 5 vertèbres, chaque vertèbre lombaire est unie avec son homologue supérieur et inférieur (avec la douzième vertèbre thoracique en haut pour la première vertèbre lombaire et la première vertèbre sacrée en bas en ce qui concerne la cinquième vertèbre lombaire) par trois articulations :
– une articulation antérieure médiane entre les corps vertébraux qui sont séparés par le disque intervertébral
– deux articulations postérieures (une de chaque côté de la ligne médiane) entre les apophyses articulaires.
L’empilement des cinq vertèbres lombaires forme le canal rachidien lombaire qui contient la portion terminale de la moelle épinière (au-dessus du disque entre la première et la deuxième vertèbre lombaire) et la queue de cheval en dessous, constituée des nerfs sensitifs et moteurs destinés aux membres inférieurs, à la vessie, au rectum et aux organes génitaux.
QU’EST-CE QU’UNE ARTHRODESE ?
L’arthrodèse lombaire est une intervention chirurgicale qui a pour objectif de bloquer définitivement une ou plusieurs des articulations intervertébrales de la colonne lombaire.
Il n’y a pas de technique chirurgicale univoque, aucune ne s’est imposée.
Il est pratiquement toujours nécessaire d’utiliser un matériel métallique (ostéosynthèse) pour immobiliser les vertèbres pendant que s’effectue la fusion entre les vertèbres que l’on veut bloquer. Ce matériel comporte le plus souvent :
– des vis fixées dans les corps vertébraux, soit directement lorsque l’intervention est réalisée par voie antérieure, soit à travers la structure osseuse (pédicule) qui unit les articulaires postérieures au corps vertébral quand l’intervention est réalisée par voie postérieure. Ces vis sont placées dans chacune des vertèbres que l’on veut souder
-un système d’union: plaques ou tiges métalliques solidement solidarisées aux vis.
La fusion entre les vertèbres peut survenir dès que l’espace intervertébral est immobilisé par l’ostéosynthèse, mais celle-ci est plus rapide et de meilleure qualité quand on utilise une greffe associée à l’ostéosynthèse ; la meilleure greffe est celle qui est prélevée sur le patient lui-même, par la même incision ou par une autre incision (ceci peut avoir des inconvénients). On peut aussi utiliser des substituts osseux d’origine animale parfaitement contrôlés et sécurisés ou des produits fournis par l’industrie biomédicale. La greffe peut être placée en arrière des vertèbres (sur les articulations postérieures) ou entre les vertèbres à la place du disque intervertébral.
Certaines techniques comportent des implants entre les corps vertébraux (cages) pour reconstituer la hauteur du disque et donner au greffon placé entre les vertèbres un meilleure tenue mécanique. Ces cages sont soit métalliques, soit en produit composite à base de carbone soit en polymères biocompatibles.
L’intervention peut être réalisée par voie antérieure ou par voie postérieure qui ont toutes deux leurs avantages et leurs inconvénients :
la voie postérieure. L’incision est sur la ligne médiane au bas du dos, elle permet d’intervenir sur le canal rachidien lui-même, d’explorer son contenu et de lever une éventuelle compression des racines nerveuses. Elle est relativement simple s’il s’agit d’une première intervention ; elle peut être très difficile si le patient a déjà été opéré à ce niveau en raison de la cicatrice fibreuse liée à la précédente intervention qui gêne la dissection des éléments nerveux contenus dans le canal rachidien et augmente le risque de lésion radiculaire ou de brèche durale. L’arthrodèse peut porter sur les articulations postérieures seules en utilisant des vis traversant le pédicule vertébral solidarisées par des tiges (arthrodèse postéro-latérale), sur l’articulation intervertébrale seule en utilisant seulement des cages (arthrodèse intersomatique) ou sur les trois articulations (arthrodèse postéro-latérale et intersomatique ou circonférentielle) ce qui est la meilleure technique sur le plan biomécanique, mais la plus compliquée.
la voie antérieure réalisée à travers l’abdomen ou les fosses lombaires ne permet qu’une arthrodèse intersomatique. Il est impossible par cette voie d’explorer le contenu du canal rachidien. Les vis sont placées directement dans les corps vertébraux et le greffon est encastré entre les vertèbres en utilisant ou non une cage.
Dans tous les cas il s’agit d’une intervention majeure, techniquement difficile, qui peut imposer une hospitalisation relativement prolongée et le port d’une contention externe (plâtre ou lombostat) pendant plusieurs semaines.
DANS QUELS CAS CETTE INTERVENTION EST-ELLE PROPOSEE ?
Pour les neurochirurgiens français et pour l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé (ANAES) l’arthrodèse lombaire est une technique dont les indications ne sont pas clairement définies en l’absence de consensus scientifique, en dehors du spondylolisthésis par lyse isthmique.
Le spondylolisthésis par lyse isthmique est le glissement d’une vertèbre par rapport à la suivante lié à une anomalie d’ossification de l’arc vertébral postérieur. Lorsqu’il est évolutif et responsable de signes cliniques invalidants, on peut justifier une arthrodèse. Toutefois cette anomalie vertébrale très fréquente (2 à 3% de la population) est dans la grande majorité des cas bien tolérée et ne justifie que très rarement une indication opératoire chez l’adulte.
La discopathie inflammatoire peut également faire l’objet dans de rares cas d’une arthrodèse. Cependant, l’évolution naturelle à plus ou moins long terme d’une discopathie inflammatoire est la fusion spontanée. Une intervention chirurgicale ne sera proposée qu’en cas de caractère invalidant des symptômes, d’une résistance à un traitement médicamenteux bien conduit et un échec à la rééducation, ou d’un déficit neurologique radiculaire.
QUELS SONT LES RISQUES DE CETTE INETERVENTION ?
Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques (y compris un risque vital).
Ces risques sont de trois ordres :
– liés à la technique anesthésique en général et expliqués par l’anesthésiste
– liés à toutes les interventions chirurgicales (il s’agit d’une intervention importante), par exemple : infection post opératoire, retard de cicatrisation, défaillance d’un organe vital (cœur, poumon…), phlébite des membres inférieurs pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire, hématome du site opératoire etc…Ce type de complication est imprévisible mais certains facteurs de risques sont liés à l’état général du patient
– spécifiquement liés à la nature de l’intervention. Sans être exhaustif, d’autant plus qu’il peut se produire une complication qui n’a encore jamais été décrite, en voici quelques exemples :
– risque neurologique (rare) : lésion d’un nerf ou d’une racine au contact desquels travaille le chirurgien. La lésion peut survenir lors de la dissection des éléments nerveux (plus difficile comme on l’a déjà dit en cas de reprise chirurgicale) ou lors de la mise en place du matériel d’ostéosynthèse. Cette complication se traduit par un déficit sensitif et/ou moteur dans le territoire correspondant. Le déficit peut intéresser les membres inférieurs, la commande vésicale ou anale, les fonctions génitales et sexuelles. La lésion du plexus pré-sacré peut entrainer de manière exceptionnelle et le plus souvent transitoire, uniquement dans les abords antérieurs, une sécheresse vaginale ou une éjaculation rétrograde. Enfin, en cas d’abord postérieur, un déficit neurologique peut apparaître exceptionnellement lors de la formation d’un hématome post-opératoire, comprimant les racines nerveuses et justifiant son évacuation, voire même sa prévention avec la mise en place d’un drain de drainage (redon)
– risque de brèche durale (rare) : réalisation d’un trou dans l’enveloppe (dure-mère) qui entoure les nerfs et le liquide céphalo-rachidien. Il en résulte une fuite momentanée de liquide céphalo-rachidien et il est nécessaire de la suturer immédiatement. Exceptionnellement, malgré une fermeture étanche per-opératoire de la brèche, l’écoulement peut réapparaître et former une collection sous la cicatrice (méningocèle) ou le liquide peut s’évacuer au travers de la cicatrice (fistule), motivant une reprise chirurgicale pour réaliser une nouvelle suture.
– risque vasculaire (exceptionnel) : une lésion d’une artère ou d’une veine du petit bassin et de l’abdomen peut se produire, elle impose la plupart du temps une réparation immédiate dès qu’elle est constatée. Ce risque est plus important en cas d’abord antérieur et peut parfois justifier une transfusion sanguine.
– risque digestif et urinaire (exceptionnel) : lors d’un abord antérieur, il peut se produire une lésions du tube digestif ou de l’uretère (canal qui conduit les urines vers la vessie), elle impose là aussi la plupart du temps une réparation immédiate dès qu’elle est constatée.
– risque lié au matériel utilisé (rare) : des risques spécifiques peuvent naître de la nature du matériel implanté :
- en cas de greffes prélevées : infection, hématome du site donneur, séquelles douloureuses ou esthétiques au niveau de la cicatrice…
- mobilisation, expulsion ou fracture du greffon ou du substitut osseux.
- selon le matériel utilisé : rupture, déplacement, déformation etc…
– persistance / aggravation des douleurs : il peut arriver (relativement souvent) que l’objectif visé par l’intervention ne soit pas atteint et que le patient souffre autant, voire plus (rarement) qu’avant l’intervention. Ceci est plus souvent lié à la coexistence de facteurs additionnels psycho-sociologiques, l’existence préopératoire de lésions neurologiques chroniques irréversibles ou la persistance d’une cause mécanique aux douleurs non résolue par l’arthrodèse.
Canal lombaire étroit
La colonne lombaire comporte 5 vertèbres, chaque vertèbre lombaire est unie avec son homologue supérieur et inférieur (avec la douzième vertèbre thoracique en haut pour la première vertèbre lombaire et la première vertèbre sacrée en bas en ce qui concerne la cinquième vertèbre lombaire) par trois articulations :
– une articulation antérieure médiane entre les corps vertébraux qui sont séparés par le disque intervertébral
– deux articulations postérieures (une de chaque côté de la ligne médiane) entre les apophyses articulaires.
L’empilement des cinq vertèbres lombaires forme le canal rachidien lombaire qui contient la portion terminale de la moelle épinière (au-dessus du disque entre la première et la deuxième vertèbre lombaire) et la queue de cheval en dessous, constituée des nerfs sensitifs et moteurs destinés aux membres inférieurs, à la vessie, au rectum et aux organes génitaux.
Le canal rachidien lombaire est limité par le disque en avant, les articulations latéralement, de l’os (lame) recouvert d’un ligament (le ligament interlamaire) en arrière.
QU’EST CE QU’UN CANAL LOMBAIRE ETROIT ?
Le diamètre du canal lombaire peut être rétréci par l’arthrose, pouvant provoquer un débord du disque (discopathie), une augmentation du volume des articulations postérieures (hypertrophie articulaire) ou un épaississement du ligament. Ce phénomène peut être favorisé par la présence d’un canal lombaire étroit constitutionnel (congénital) et aggravé par le glissement d’une vertèbre sur l’autre (listhésis).
Ce rétrécissement est responsable d’une mise à l’étroit des nerfs, qui s’irritent lors des marches prolongées et rendent la marche difficile (claudication). Les symptômes passent souvent après un repos assis ou en flexion lombaire vers l’avant.
QUELLE EST L’EVOLUTION NATURELLE DU CANAL LOMBAIRE RETRECI ?
Une fois l’arthrose installée, il n’y a pas de retour en arrière spontané vers la guérison. La décompression des nerfs ne peut être réalisée que de manière mécanique par une chirurgie.
Cependant, les nerfs s’adaptent souvent longtemps à l’étroitesse qui s’installe très progressivement. Les douleurs peuvent rester longtemps peu intenses et peu invalidantes et être contrôlées par les médicaments, voire une infiltration.
En revanche, il ne faut pas attendre l’installation de déficit moteur (perte de force dans les jambes) car leur récupération est incertaine une fois installée, malgré la décompression par la chirurgie (lésion nerveuse irréversible).
EN QUOI CONSISTE LA CHIRURGIE ?
Il n’y a pas de technique chirurgicale univoque, mais globalement il existe 2 techniques : l’ablation de toute la portion postérieure osseuse et ligamentaire des vertèbres (laminectomie) ou la conservation d’une portion des lames et des ligaments (recalibrage interlamaire). Ces 2 techniques sont souvent associées à l’ablation de la partie interne des articulations postérieures (arthrectomie). Ces gestes peuvent être complétés si nécessaire d’une exérèse de hernie discale ou d’un débord du disque.
La chirurgie est relativement simple s’il s’agit d’une première intervention ; elle peut être très difficile si le patient a déjà été opéré à ce niveau en raison de la cicatrice fibreuse liée à la précédente intervention qui gêne la dissection des éléments nerveux contenus dans le canal rachidien et augmente le risque de lésion radiculaire ou de brèche durale.
QUELLES SONT LES SUITES CLASSIQUES DE CETTE INTERVENTION ?
Le patient est en général levé dans les 24h suivant l’intervention et le retour à domicile est souvent rapide (1 à 3 jours en moyenne). Les douleurs sont principalement liées à la cicatrisation des muscles lombaires et nécessitent la prise de médicaments antalgiques pendant quelques jours. La difficulté à la marche est souvent résolue dès les premiers levers, en l’absence de lésion neurologique irréversible.
QUELS SONT LES RISQUES DE CETTE INETERVENTION ?
Comme toute intervention chirurgicale, elle comporte des risques (y compris un risque vital).
Ces risques sont de trois ordres :
– liés à la technique anesthésique en général et expliqués par l’anesthésiste
– liés à toutes les interventions chirurgicales, par exemple : infection post opératoire, retard de cicatrisation, défaillance d’un organe vital (cœur, poumon…), phlébite des membres inférieurs pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire, hématome du site opératoire etc…Ce type de complication est imprévisible mais certains facteurs de risques sont liés à l’état général du patient
– spécifiquement liés à la nature de l’intervention. Sans être exhaustif, d’autant plus qu’il peut se produire une complication qui n’a encore jamais été décrite, en voici quelques exemples :
– risque neurologique (rare) : lésion d’un nerf ou d’une racine au contact desquels travaille le chirurgien. La lésion peut survenir lors de la dissection des éléments nerveux (plus difficile comme on l’a déjà dit en cas de reprise chirurgicale) ou lors de la mise en place du matériel d’ostéosynthèse. Cette complication se traduit par un déficit sensitif et/ou moteur dans le territoire correspondant. Le déficit peut intéresser les membres inférieurs, la commande vésicale ou anale, les fonctions génitales et sexuelles. Enfin, un déficit neurologique peut apparaître exceptionnellement lors de la formation d’un hématome post-opératoire, comprimant les racines nerveuses et justifiant son évacuation.
– risque de brèche durale (rare) : réalisation d’un trou dans l’enveloppe (dure-mère) qui entoure les nerfs et le liquide céphalo-rachidien. Il en résulte une fuite momentanée de liquide céphalo-rachidien et il est nécessaire de la suturer immédiatement. Exceptionnellement, malgré une fermeture étanche per-opératoire de la brèche, l’écoulement peut réapparaître et former une collection sous la cicatrice (méningocèle) ou le liquide peut s’évacuer au travers de la cicatrice (fistule), motivant une reprise chirurgicale pour réaliser une nouvelle suture.
– risque vasculaire (exceptionnel) : une lésion d’une artère ou d’une veine du petit bassin et de l’abdomen peut se produire, elle impose la plupart du temps une réparation immédiate dès qu’elle est constatée. Ce risque est plus important en cas d’abord antérieur et peut parfois justifier une transfusion sanguine.
– persistance des douleurs : il peut arriver que le patient souffre encore après l’intervention. La persistance de douleurs lombaires est très fréquente et liée à l’arthrose diffuse qui ne peut être guérie par le geste chirurgical. La persistance de douleur des jambes, plus rare, est souvent liée à la présence de rétrécissements foraminaux irritant un ou plusieurs nerfs, qui ne peuvent être décomprimés sans risquer une instabilité de la colonne vertébrale et nécessiter une ostéosynthèse (mise en place de vis et tiges), geste que le chirurgien a jugé trop lourd par rapport aux bénéfices attendus.
Compressions médullaires
QU’EST-CE QU’UNE COMPRESSION MEDULLAIRE ?
C’est une compression de la moelle épinière au sein du canal rachidien inextensible. Elle entraîne souvent des douleurs du dos et parfois des douleurs entre les côtes (névralgies intercostales), avant l’apparition de signes moteurs comme des difficultés à la marche. Elle peut aussi entraîner des signes urinaires, comme une rétention des urines. Ces signes sont d’autant plus importants que la lésion se développe vite, la moelle étant comprimée.
QUELLES EN SONT LES CAUSES ?
Elles sont multiples et nous conduisent à vous interroger sur vos antécédents médicaux, anciens ou très récents, les médicaments que vous prenez, les circonstances d’apparition des premiers signes et leur rapidité d’installation. Même si des hypothèses peuvent être faites, en particulier à partir des examens neuroradiologiques réalisés, seule la chirurgie permettra de connaître précisément la nature de la lésion, à partir des études des prélèvements, faites par le laboratoire d’anatomie pathologique ou de bactériologie.
POURQUOI FAUT-IL VOUS OPERER ?
L’intervention permettra d’abord de décomprimer les éléments neurologiques, moelle et racines, éléments très fragiles, en recherchant une récupération de leur fonction et une diminution des douleurs. Elle affirmera également la nature de la compression, conduisant souvent à des traitements complémentaires après l’opération.
EN QUOI CONSISTE L’INTERVENTION ?
Elle consiste à ouvrir le canal médullaire en regard de la lésion, à l’enlever, et ainsi à obtenir la décompression de la moelle et des racines. Cet abord se fait le plus souvent par une incision postérieure. L’accès au canal médullaire est réalisée en enlevant la partie postérieure des vertèbres, les lames, d’où le nom de laminectomie donné à cette procédure. Plus rarement, on peut aborder les vertèbres par un abord antérieur, plus complexe au niveau dorsal et lombaire, mais parfois mieux adapté, comme au niveau cervical. Exceptionellement, il pourra s’agir de la combinaison de ces 2 voies. Dans certains cas, il sera nécessaire d’ouvrir l’enveloppe qui entoure la moelle et les racines (méninge) pour identifier la lésion. Avant la fermeture, il faudra parfois fixer les vertèbres par des dispositifs métalliques, souvent des vis, si l’on constate des mouvements anormaux, sources de douleurs. Habituellement un drain (redon) est laissé en place durant 24 à 48 heures. En fonction de la nature de la lésion, des traitements complémentaires pourront être entrepris, en particulier dans le cas de tumeurs qui nécessiteront toujours une surveillance du fait des risques de récidive.
QUELS SONT LES RISQUES DE CETTE INTERVENTION ?
Tout acte médical, investigation ou intervention sur le corps humain, même conduit dans des conditions de sécurité conformes aux données actuelles de la science et de la réglementation en vigueur, recèle un risque de complication.
Ces risques sont de trois ordres :
– liés à la technique anesthésique en général et expliqués par l’anesthésiste
– liés à toutes les interventions chirurgicales en général, par exemple : infection post opératoire, retard de cicatrisation, défaillance d’un organe vital (cœur, poumon…) , phlébite des membres inférieurs pouvant se compliquer d’embolie pulmonaire, hématome etc… Ce type de complication est imprévisible mais certains facteurs de risques sont liés à votre état général et il est important de savoir si vous appartenez ou non à un groupe à risque
– spécifiquement liés à la nature de l’intervention que vous allez subir. Sans être exhaustif, d’autant plus qu’il peut se produire une complication qui n’a encore jamais été décrite, en voici quelques exemples :
- la persistance ou l’aggravation du déficit neurologique. La compression entraîne des lésions vasculaires secondaires (hémorragie ou ischémie) qui ne sont parfois pas récupérables et, malgré la décompression, les signes persistent ou s’étendent après la chirurgie. Parfois c’est la nature même d’une tumeur et ses rapports avec des éléments nerveux ou vasculaires qui en seront la cause : obligeant à sectionner une ou plusieurs racines ou, à l’opposé, rendant impossible toute ablation
- la possibilité de survenue d’un hématome post-opératoire, malgré le drainage laissé en place, comprimant à nouveau la moelle épinière. Il se manifeste par une réapparition des douleurs et une aggravation neurologique qui conduit à une réintervention en urgence (évacuation de l’hématome)
- en cas d’ouverture de l’enveloppe de la moelle, il peut exister une fuite de liquide céphalo-rachidien (fistule de LCR) favorisant une infection (méningite) et pouvant conduire à une nouvelle opération.